Quelles ont été les motivations qui vous ont poussées vers l’entrepreneuriat ?
Cela fait très longtemps que je suis dans l’entrepreneuriat.
Au début de ma carrière, j’ai d’abord vécu à Londres, puis à Paris où j’ai rencontré mon mari. Nous nous sommes ensuite installés à Lyon pendant 25 ans.
C’est en quittant Paris, que je me suis lancée dans ma première expérience entrepreneuriale en créant mon activité dans le domaine de l’export. Forte de mon expérience professionnelle londonienne, j’ai proposé aux petites entreprises de la région lyonnaise, d’externaliser leur service export notamment en Grande-Bretagne.
J’ai travaillé pour des créateurs d’objets dérivés commercialisés dans les boutiques de musée, un secteur qui m’était alors inconnu. J’ai alors collaboré avec le British Muséum, The Court Gallery et j’assistais aux avant-premières d’expositions pour faire émerger des idées de produits. J’ai beaucoup appris de cette expérience. Malheureusement l’industrie des musées a subi les effets des attentats de septembre 2001 et les annulations de commandes m’ont fait prendre conscience assez rapidement, que cette activité ne pourrait perdurer dans les mêmes conditions.
En 2003, j’ai été recrutée par une université lyonnaise pour déployer le dispositif de la VAE (Validation des Acquis par l’Expérience). Ce nouveau dispositif permettait aux travailleurs de valoriser leurs expériences professionnelles par l’obtention d’un diplôme d’État, du CAP jusqu’au Master II. En collaboration avec un responsable pédagogique, j’élaborais les outils et je prenais en charge les personnes qui candidataient à la VAE. J’organisais le jury, composé de professionnels et d’enseignants, j’assistais aux présentations ainsi qu’aux délibérations.
Au tout début du déploiement de la VAE, quelques parcours aboutissaient parfois à un refus de validation d’acquis de l’expérience. Je trouvais cette réponse un peu brutale ; les postulants s’investissaient pendant plusieurs mois pour voir leur travail et leur espoir anéantis en quelques minutes.
Etre présente dans tous ces moments clés, m’a permis de comprendre à la fois les attentes des participants et la manière dont les dossiers étaient appréciés par le jury. J’ai pris le risque de quitter mon poste au sein de l’université pour proposer, ce qui à mon sens manquait, un accompagnement des candidats pour chaque étape de ce long parcours de la VAE.
Présentez-nous votre activité
Avant de me lancer, j’ai moi-même repris un cursus de formation pour valider un Master conseil et développement professionnel et un module à l’Université d’Aix-en-Provence sur le coaching et l’accompagnement.
Dans un premier temps, j’ai commencé par communiquer auprès des entreprises où le dispositif VAE était mal connu, ou mal perçu par ceux qui n’avaient pu concrétiser leurs parcours.
J’ai très rapidement créé mon cabinet d’accompagnement en Région Rhône Alpes où j’ai proposé des actions collectives et individuelles pour préparer les candidats à la validation de diplôme.
Je construis mes accompagnements en fonction des personnes que je guide, c’est un travail d’adaptabilité. Il se scinde en plusieurs parties. Le diagnostic d’orientation vers le diplôme approprié, la rédaction du livret II qui est un travail d’écriture qui demande beaucoup d’investissement de la part des candidats. Au travers de ces entretiens nous faisons émerger les compétences en lien avec la pratique professionnelle ainsi que celles qui correspondent au diplôme et au métier visé. La dernière partie porte sur la présentation devant le jury. Cet oral est un travail de synthèse très important. Je prépare le candidat par des mises en situation.
Chaque suivi est unique, c’est un échange enrichissant, on apprend beaucoup des autres.
En parallèle de cet accompagnement, j’ai développé des partenariats avec des organismes de formations qui me font confiance, notamment avec une école de commerce basée à Lyon et le collège de Paris. Ces établissements me sollicitent pour externaliser leurs accompagnements. De mon côté, je les oriente vers des centres de formations que je connais et que je sais bienveillants.
Pourquoi Le cap ?
Avec mon mari, nous avons eu un coup de cœur pour la Région et du jour au lendemain, nous avons fait le choix de changer de cadre de vie et de nous y installer.
J’ai commencé à communiquer mais il me manquait une adresse et un lieu pour recevoir mes clients.
J’ai suivi le projet du pôle entrepreneurial depuis le début et j’ai été très intéressée par son aspect et son choix d’architecture innovant et écoresponsable. Par ailleurs, ce territoire, très attractif d’un point de vue géographique et économique, m’a séduit pour y développer mon activité. J’ai échangé à plusieurs reprises avec Nuria Venzal, la coordinatrice chargée des entreprises au cap, et je me suis positionnée. Je peux maintenant, grâce à cette adresse, démarcher les entreprises de la Région, organiser mes rendez-vous et mettre en place des actions de communication.
J’ai la chance d’avoir peu de concurrence sur ce secteur géographique. Très peu d’entreprises proposent un accompagnement VAE. J’ai une réelle expertise dans ce domaine et dans celui de la reconversion professionnelle. Labellisée QUALIOPI, je suis reconnue comme organisme de qualité et je suis accessible sur le compte personnel de formation (CPF).
Quelle est la valeur ajoutée de votre entreprise ?
J’aime profondément ce métier, ce côté intimiste avec les personnes que j’accompagne. Je découvre des parcours professionnels très diversifiés. C’est une véritable satisfaction professionnelle que d’accompagner une personne vers la réussite de son projet et de cheminer avec elle jusqu’au bout de cette aventure humaine.
C’est un métier passion.
Quitter un poste à l’université et aller vers l’entrepreneuriat était un pari ambitieux, je ne regrette pas ce choix ! Le chemin a été un peu long et parfois ardu, mais j’ai beaucoup appris.
La valeur ajoutée de mon entreprise EBC est ma bonne connaissance de ce dispositif et la bienveillance que j’apporte aux candidats.
Comment voyez-vous l’avenir de votre société d’ici 3 à 5 ans ?
J’espère développer un réseau et mettre en place dans ce lieu qui s’y prête, des actions de communication.
Je souhaiterais avoir plus de visibilité, mais qu’elle soit basée sur le bouche à oreille, que les gens viennent à moi parce qu’ils savent que je suis une personne de confiance, c’est primordial pour mon travail.
Le mot de la fin
C’est un métier qui m’a choisi mais j’aurais choisi ce métier.
Une devise ?
Je citerai St Exupéry, son imaginaire était extraordinaire. Le Petit Prince est mon livre de chevet.
« C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante ».
« Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde ».
Isabelle MORENO,EBC
Conseil VAE et consultante Bilan de compétences
06 87 49 87 30