Mardi 3 décembre, à l’invitation d’Antoine Parra, Président de la Communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris (CC ACVI), les partenaires du projet de Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) se sont réunis à Argelès-sur-Mer pour un Comité de pilotage (COPIL). Un temps de concertation essentiel pour la réussite d’un projet « pionnier qui a vocation à devenir un modèle » comme l’a rappelé Christine Portero-Espert, Directrice du plan résilience pour l’eau des Pyrénées-Orientales.
Le projet de REUT en bref
Premier lauréat sur le plan national du plan hydraulique mis en place par l’État, le projet vise à traiter 1,3M de m3 d’eau en sortie de la station d’épuration d’Argelès-sur-Mer.
Classée catégorie B, l’eau de REUT sera propre à l’irrigation en goutte à goutte pour l’arboriculture et la viticulture. Elle permettra d’irriguer 600 hectares de terres agricoles entre Argelès-sur-Mer et Montesquieu-des-Albères. Autant de ressources qui ne seront pas prélevées dans les réserves naturelles.
Pour cela, la STEP sera équipée d’un module de traitement complémentaire et un réseau de canalisation sera créé afin d’acheminer l’eau vers les parcelles de 7 agriculteurs et du réseau de l’ASA du Canal des Albères.
Des bornes d’irrigation connectées permettront enfin aux exploitants de prélever l’eau de REUT pour compléter leurs besoins journaliers.
Garantir l’approvisionnement en eau des terres agricoles
Partager les connaissances, lever les points de blocages, coordonner les actions : la concertation est au cœur de la démarche. Premiers concernés, les agriculteurs : « Car sans eux, pas de projet rappelle Antoine Parra. Ils sont associés depuis les premières études d’opportunité et nous collaborons régulièrement avec eux sur le volet technique et financier de l’opération ».
Pour rappel, l’eau de REUT permettra de leur garantir un approvisionnement régulier en eau, même en période de sécheresse. « En retour, ils s’engagent sur un volume et un prix d’achat qui permettent d’assurer l’équilibre économique de notre modèle ».
Un choix politique fort pour soutenir l’agriculture
En novembre, un accord a été conclu sur un prix de 0,20€ par m3. « Cela ne couvre pas complètement nos coûts de production et de distribution mais nous assumerons la différence. Au-delà de l’enjeu de préservation de la ressource en eau, la REUT est un projet d’aménagement du territoire. Cet effort financier est une décision politique forte pour maintenir l’agriculture sur notre territoire » poursuit le président de la CC ACVI.
Un projet précurseur par sa nature et son envergure
Un effort consenti par la CC ACVI donc, mais pas seulement. Estimé à 13M€, le projet peut déjà compter sur les 2M€ de dotation du fonds hydraulique. « Le dossier est suivi avec la plus grande attention par les services de l’État » assurait Christine Portero-Espert.
La « Madame Eau » du Département saluait la qualité du travail réalisé par les équipes de la Régie des Eaux de la CC ACVI sur ce projet précurseur par sa nature et son envergure. « Il n’existe pas d’équivalent sur le bassin Rhône-Méditerranée-Corse » confirmait Matthieu Blanchard de l’Agence de l’Eau. Un caractère novateur qui invite à la plus grande coopération.
Être opérationnel au printemps 2026
Le COPIL du jour permettait enfin de préciser le cadrage financier et de coordonner les calendriers. « L’objectif est de fournir l’eau aux agriculteurs au printemps 2026 précisait Antoine Parra. Cette échéance ne nous offre aucune marge mais la réunion d’aujourd’hui est encourageante ». Une confiance partagée par Christine Portero-Espert : « Le projet est sur la bonne voie. Il y a des points de vigilance mais rien d’insurmontable. J’invite maintenant la collectivité à poursuivre et à renforcer ce travail de concertation avec les agriculteurs et l’ensemble des partenaires mobilisés ».
Un appel à la coopération entendu : un organe de concertation réunissant la CC ACVI et les représentants des agriculteurs sera créé pour suivre le déploiement du projet. Un Comité des financeurs permettra d’optimiser la recherche de financements. Enfin, le COPIL se réunira en début d’année prochaine pour un nouveau point d’étape sur l’avancée du projet.
Les membres du COPIL :
Le Préfet du Département représenté par la Directrice du plan résilience Eau, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF), la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), l’Agence Régionale de Santé, la Région Occitanie, le Département des Pyrénées-Orientales, la Chambre d’Agriculture, l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, le Pays Pyrénées-Méditerranée, la Banque des Territoires et le Syndicat du Tech.