Depuis le mois de juin 2022, un ensemble de phénomènes naturels combinées, place notre territoire dans un état de sécheresse prolongée. Afin de faire face à cette situation et préserver au mieux cette précieuse ressource, de nombreuses mesures restrictives limitant la consommation d’eau sont imposées à l’ensemble de la population. La pratique d’éco gestes est-elle, vivement encouragée.
On parle de phénomène de sécheresse quand il y a un manque de pluie sur une période de 15 jours consécutifs. Par ailleurs, des températures élevées peuvent venir accentuer ce phénomène. Elles provoquent un assèchement des sols et l’eau s’évapore plus rapidement.
Trois types de sècheresse se distingue :
- Météorologique : due à un manque de précipitions sur une période prolongée.
- Agricole : causée par un manque d’eau dans les sols et les sols de surface.
- Hydrologique : lorsque les nappes phréatiques ainsi que les lacs, les rivières et les cours d’eau, ont des niveaux anormalement bas.
L’eau que nous utilisons provient en partie des fleuves, des rivières, des lacs et des eaux souterraines. En 2021, 6,1 millions m3 d’eau ont été prélevés dans les rivières et les nappes. Soit 40% des prélèvements au niveau des nappes profondes (120 m de profondeur) et 60% en eau peu profondes. L’absence de précipitations depuis quelques mois a des répercussions sur ces ressources en eau.
On compte 26 points de prélèvements sur le territoire et au delà, utilisés par plusieurs collectivités. Bien que ces ressources soient de bonne qualité, avant d’être consommable, l’eau est désinfectée par chloration, neutralisée à la soude et si nécessaire, filtrée sur charbon actif. Elle est ensuite stockée dans des réservoirs ou des châteaux d’eau. Tout au long de ce parcours, des échantillons sont recueillis et soumis à pas moins de 280 analyses qui obéissent à des protocoles très stricts dictés par les autorités sanitaires. En France, l’eau du robinet est l’aliment le plus contrôlé. La Régie des eaux réalise de son côté, 3350 contrôles supplémentaires pour s’assurer que les usagers bénéficient d’une eau saine.
La CCACVI est alimentée par des ressources provenant de nappes quaternaires et pliocènes.En lien fort avec les eaux de surfaces, les ressources quaternaires sont très sensibles à ce manque de pluies. Les nappes pliocènes, profondes, très anciennes (datant de l’ère géologique tertiaire de 5,3 millions d’années à -1,64 million d’années), sont naturellement isolées de la surface. Par conséquent, leur recharge est très longue.
Ce phénomène de sécheresse prolongée peut être source d’incidents. La végétation asséchée favorise les départs d’incendie. En cas d’épisodes de fortes averses, les sols ne seront plus en capacité d’absorber l’eau, ce qui peut provoquer des crues, des inondations et des glissements de terrain.
La survie animale est également impactée. Les cours d’eau ont un débit inférieur à la normale, empêchant les animaux qui en ont l’habitude de venir s’y abreuver et détériorant l’espace de vie des poissons et autres espèces vivant dans ces milieux aquatiques.
Pour faire face à cette situation, le Préfet du département met en place des mesures de restrictions. Ces mesures sont applicables sur des périodes données et varient selon le degré d’alerte : vigilance, alerte, crise et crise renforcée.
L’eau est un enjeu réel. Au fil des années, la Régie des eaux œuvre au quotidien par la mise en place d’actions en faveur d’une meilleure gestion des ressources. Son rendement moyen pour l’année 2022 est estimé à 77% ( moyenne nationale 81.4%). (Plus le rendement est élevé, moins les pertes par fuites sont importantes).
Recherche de fuites
Le service clients analyse les factures de consommation d’eau potable des 40004 abonnés pour détecter d’éventuellement anomalies. Le calcul se fait sur la moyenne des 3 années précédentes. Si la consommation est doublée par rapport à cette moyenne, l’usager est avertie par courrier. La consommation moyenne par abonné est de 117m3.
Sur le terrain, des campagnes de recherches de fuites ou sectorisations sont réalisées. Le volume d’eau mis en distribution est ainsi mesuré. Les données enregistrées et transmises pour être étudiées.Cet outil permet de déceler les fuites sur un secteur donné et de connaitre de manière efficace, l’état ainsi que le rendement du réseau. Le cas échéant, des travaux de réhabilitation du réseau sont engagés.
Réhabilitation du réseau
Régulièrement des travaux sont entrepris sur les 650kms de canalisation d’eau potable. En 2022, une partie du réseau de la ville basse d’Elne a été renouvelé.
Des travaux en vue d’optimiser le fonctionnement de la station de traitement d’eau potable du Pont du Tech qui assure la distribution en eau potable des communes de la côte vermeille ont été réalisés.
Le réservoir d’Ambeille qui est alimenté par cette station, à été agrandi afin d’augmenter le volume de stockage d’eau et de sécuriser la distribution d’eau dans les périodes dites sensibles, comme les périodes estivales.
Paiements pour services environnementaux
Il y a quelques mois, la CCACVI lançait le dispositif de paiements pour services environnementaux. Cette action, par le biais d’une rémunération pour service environnemental rendu, encourage les exploitants agricoles qui le souhaitent, à mettre en œuvre et à pérenniser de nouvelles pratiques vertueuses qui agissent pour améliorer la qualité de l’eau potable et pour reconquérir la biodiversité.
Réutilisation des eaux usées traitées
Au vu de la situation exceptionnelle de sècheresse sur le territoire, la préfecture autorise de manière temporaire et selon les arrêtés préfectoraux n°DREAL/DMMC/2023 198-001 du 17 juillet 2023 et n°DREAL/DMMC/2023 193-001 du 12 juillet en vigueur, la Régie des eaux à réutiliser les eaux usées des stations d’épuration d’Argeles-sur-Mer et de Banyuls-sur-Mer.
- Argeles-sur-Mer : mise en place d’une unité de traitement tertiaire. Ce traitement final n’est pas toujours nécessaire, Il permet d’éliminer les derniers éléments indésirables après le traitement des eaux. L’eau traitée est ensuite réutilisée pour : des réserves incendies à disposition du SDIS66; l’irrigation des cultures ou des espaces verts ; des usages urbains (nettoyage des bennes à ordures ménagères).
- Banyuls-sur-Mer : les eaux de cette station sont déjà classées en qualité A et sont réutilisées dans un premier temps pour la défense contre les incendies ( mises à disposition du SDISS66).
Par ailleurs, une étude est en cours pour l’utilisation de ces eaux comme moyen d’irrigation agricole. Ce procédé permettrait d’économiser 900 000m3/an (soit environ la moitié de la consommation de la ville dArgeles-sur-Mer.
Action de sensibilisation
En partenariat avec le service prévention des déchets, la Régie des eaux organise des actions de sensibilisation sous forme d’ateliers ludiques.
- Dans les établissements scolaires.
- Journée portes ouvertes au sein des stations d’épuration du territoire ( 26-03-2023 à Villelongue-dels-Monts, 24-03-2024 à Bages)
Mais aussi…
- Mise en place d’une campagne d’information en plusieurs étapes.
- Accélération du déploiement de la télérelève sur les structures a forte consommation d’eau : bâtiments communaux et intercommunaux, campings, sites industriel…Grâce à ce système, la consommation d’eau est serveillée en temps réel. Les fuites sont rapidement décetctées, évitant ainsi, une perte d’eau importante.
- Arrêt des arrosages de remblais pendant les travaux. Cet arrosage limitait les émanations de poussières qui venaient se déposer chez les particuliers.
- Suspension des contrôles des poteaux incendie. (Conformément aux recommandations de la préfecture).
- Utilisation des eaux usées traitées des stations d’épuration pour l’usage hydrocurage : économie d’eau estimée à environ 10 000m3/an