Communauté de communes Albères - Côte Vermeille - Illibéris : 1 territoire - 15 communes

Christine, contrôleuse en assainissement non collectif et technicienne de laboratoire

“Visages et Métiers de la communauté de communes”

Une trentaine d’agents qui œuvrent quotidiennement à votre service se sont prêtés au jeu de l’interview.
Merci à eux !
Merci à Lionel Pedraza pour son travail de photoreporteur !

Aujourd’hui, Christine nous explique son rôle dans l’intercommunalité

La moindre erreur dans mon travail peut être lourde de conséquences. Comme un avis erroné sur la conformité peut entrainer un dysfonctionnement et une pollution du milieu, mettant en cause la responsabilité de la collectivité.

Christine a suivi des études de biologie. Après l’obtention d’un DEA en neurobiologie sensorielle, devenue maman, elle a souhaité consacrer du temps à l’éducation de ses enfants et mettre entre parenthèses sa carrière professionnelle.

En 2010, ses enfants devenus grands, Christine effectue quelques remplacements d’abord au laboratoire de la CC ACVI, puis en au Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC).

Aujourd’hui titulaire, Christine continue ses missions en partageant son temps sur ces deux services.

Quel est votre métier ?

Je suis affectée sur deux services, avec des missions différentes mais qui restent cependant dans le domaine de l’assainissement. J’ai suivi des formations à Limoges à l’Office International de l’eau (IOIeau) et j’ai pu compter sur mes collègues qui m’ont transmis les fondamentaux du métier.

Au laboratoire, notre rôle consiste à analyser les eaux usées et les boues à l’entrée et à la sortie des 13 stations d’épuration. Ces contrôles sont obligatoires et encadrés par la Police de l’eau, la direction départementale des territoires et de la mer, l’agence de l’eau. Ils sont indispensables, puisqu’une eau qui serait mal traitée avant d’être rejetée dans la mer ou les rivières, entrainerait de fait un risque de pollution.

Pour réaliser ces analyses en toute conformité, nous suivons un protocole strict selon un planning fixé par ces autorités sanitaires. Chaque jour, mes collègues prélèvent des échantillons sur les équipements d’épuration, nous les livrent pour que nous procédions aux vérifications. Ces études nous permettent d’observer le rendement épuratoire des stations, si tout fonctionne parfaitement. Le cas échéant, si on détecte une anomalie dans les résultats, on informe directement l’équipe en charge du bon fonctionnement des stations pour que les réglages soient affinés ou les réparations immédiatement réalisées. La sortie d’effluents doit coller parfaitement aux normes.

En parallèle, j’effectue le contrôle des systèmes d’assainissement non collectif. Tout propriétaire a obligation de traiter ses eaux usées. Elles peuvent passer par le réseau tout à l’égout, dans ce cas le propriétaire participe financièrement au traitement des eaux. Ou si ce raccordement n’est pas possible, l’usager doit installer une fosse septique sur son terrain pour traiter directement les eaux usées de son habitation.

Ces installations sont soumises à des règles et des expertises imposées par la loi. C’est dans ce cadre que j’interviens. Soit pour une vérification complète qui doit se faire tous les 8 ans, soit à l’occasion de la vente d’une maison,  ou encore au moment de la construction d’une maison pour intégrer un système habilité.

Concernant la vérification périodique des 8 ans, les propriétaires sont prévenus par courrier et nous fixons un rendez-vous. Je me rends chez eux et procède à l’examen du système pour leur délivrer, si tout est au norme, un certificat de conformité. C’est la partie délicate de mon travail, je suis celle qui va peut-être leur annoncer une mauvaise nouvelle qui va engendrer des travaux et des dépenses. Ces aménagements imposés par la loi, devront être impérativement réalisés dans les 4 ans.

Ma mission c’est aussi accompagner les personnes, leur apporter mon soutien technique pour les conseiller, les guider dans la réalisation des travaux de mise en conformité, ou d’installation sur des constructions neuves. D’abord avec un contrôle de conception, où j’étudie la faisabilité du projet en fonction de certains paramètres, terrain / habitation / piscine / eau potable / contraintes diverses. Dans le cas des constructions, je collabore avec les services de l’urbanisme pour la validation des permis. Au cours des travaux, je me rends sur place afin de veiller au bon respect des installations déclarées sur le permis. Enfin lorsque le chantier est livré, je procède aux dernières vérifications avant la mise en service de la fosse septique.

Quels savoir-faire ?

Un bon sens de l’orientation !
Certaines habitations se trouvent sur des terrains non répertoriés par le GPS et les plans, il faut passer par des petits chemins de terre. Je me fie souvent à mon instinct pour me repérer. Quand je le peux, en fonction des contrôles que j’ai a effectué, j’organise mes tournées dans le même périmètre. Parfois j’ai des surprises, une colline sépare deux terrains et je dois faire un énorme détour.

Je dois veiller à ne pas m’éparpiller et à me rendre disponible au maximum dans la mesure du possible. Par exemple, je peux être sur des analyses en laboratoire et on me demande de valider un projet de construction en urgence. Entre les missions au sein du laboratoire, la préparation des tournées de contrôles, les procédures de contrôle, les suivis de travaux, et tous les documents administratifs que je dois rédiger, je dirai maitriser l’organisation et savoir gérer les priorités pour garder son calme et trouver des solutions rapidement.

Ensuite, être pédagogue, savoir parlementer, argumenter. Ce n’est pas évident de demander aux usagers de remettre leurs installations aux normes, d’autant plus lorsqu’ils prennent connaissance du montant financier que cela engendre. Il m’arrive parfois d’avoir recours à la présence d’un élu de la commune, un visage plus familier pour eux, afin de désamorcer les éventuelles tensions. Je leur indique parfois les organismes susceptibles de les aider financièrement pour la remise aux normes de leur système de traitement des eaux usées. Mais malheureusement elles tendent à disparaître.

Quelles sont les contraintes de votre métier ?

Il y en a plusieurs.

La première c’est une grande responsabilité. La moindre erreur dans mon travail peut être lourde de conséquences. Comme un avis erroné sur la conformité peut entrainer un dysfonctionnement et une pollution du milieu, mettant en cause la responsabilité de la collectivité. Idem pour une erreur dans les analyses. Couplé avec cette contrainte, les normes très strictes à respecter à la lettre.

En intervenant dans le domaine de l’assainissement, je suis exposée à des conditions d’hygiène difficiles et à un gaz mortel, le sulfure d’hydrogène, il se forme lors de la conversion de matériel organique que l’on trouve dans un environnement appauvri en oxygène. L’H2S est un gaz incolore et toxique, nous sommes équipés d’un boîtier de détection qui nous prévient par un signal sonore d’un taux trop élevé de celui-ci. Quand nous sommes dans des lieux confinés, il faut donc être particulièrement vigilants.

Nous manipulons des produits potentiellement dangereux et des flacons d’eau usée, avec des risques chimiques et bactériologiques qui en découlent. Bien entendu, nous avons tous les équipements de protection individuelle nécessaires : masque, gants, chaussures de sécurité, tenue vestimentaire adaptée.

Ensuite j’évoquerai les astreintes que nous faisons dans le cadre des analyses des eaux de baignade pendant la période estivale. En effet nous faisons ces analyses en dehors des heures de travail et les week-ends, en roulement avec les collègues. Il faut une vigilance toute particulière. En cas de problème nous devons être présents et réactifs.

Un autre élément qui est indépendant de ma volonté et qui impacte grandement mon travail, c’est l’absence des usagers alors même que nous avions rendez-vous. Une perte de temps sur ma tournée et toute une procédure administrative à refaire.

Est-ce que vous avez des missions exceptionnelles ou des missions qui sortent du contexte mais nécessaires ?

J’anime avec plusieurs de mes collègues de la communauté de communes, des rendez-vous de sensibilisation sur la ressource en eau auprès des classes d’écoles primaires et de collèges, du territoire. J’ai la charge de la partie assainissement. Un professeur de l’IUT de Perpignan nous a offert une maquette animée d’une station d’épuration qu’il avait lui-même modélisé. C’est un outil très utile que nous utilisons pour expliquer le fonctionnement d’une station, c’est très ludique et les enfants apprécient beaucoup.

Nous accueillons régulièrement des élèves de l’IUT en stage dans le service. Notre rôle consiste à leur montrer l’étendue de nos métiers, la diversité et l’utilité de nos missions.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?

La diversité des missions. Avoir des tâches variées d’un jour à l’autre, ne pas être cantonnée sur le même service tous les jours de la semaine. Même si cela demande une organisation rigoureuse, ce rythme me convient bien. J’ai de plus la chance d’être autonome dans l’aménagement de mes tâches, ce qui me permet une grande souplesse et facilite ainsi mon travail.

Le contact avec les usagers. C’est la partie que j’appréhendais un peu au départ. Finalement, la majorité des échanges se passe plutôt bien. Avec de la diplomatie et de la pédagogie, on arrive à faire passer le message sans que cela ne dérape.

Je suis amenée à travailler avec différents partenaires, au sein de la collectivité et en dehors. Je suis en contact permanent avec les collègues du laboratoire, des stations d’épuration, ou du service de l’urbanisme, et avec des collaborateurs extérieurs comme des agences immobilières, des bureau d’études, des études notariales, ou encore avec l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. C’est très enrichissant, avoir ce réseau et maintenir une bonne collaboration permet d’avancer plus vite.

Pouvez-vous nous partager une petite anecdote ou un évènement récurrent ?

Souvent les usagers entament seuls les travaux de réhabilitation et font des erreurs. Par exemple, sur une habitation la personne avait avait utilisé un gravier au niveau de l’épandage qui n’étaient pas aux normes. Il a du tout enlever et recommencer l’opération. Un travail titanesque.

Souvent les personnes ne pensent pas à me solliciter au cours des travaux, pourtant cela fait partie de mes missions et je peux accompagner pour les conseils techniques et éviter ainsi les erreurs.

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