“Visages et Métiers de la communauté de communes”
Une trentaine d’agents qui œuvrent quotidiennement à votre service se sont prêtés au jeu de l’interview.
Merci à eux !
Merci à Lionel Pedraza pour son travail de photoreporteur !
Aujourd’hui, c’est au tour Dimitri de nous parler de son métier
J’aime avoir le sentiment du travail bien fait. Je suis fier de contribuer à la préservation de notre environnement…
Dimitri est à la communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris depuis maintenant 7 ans. Titulaire d’un DUT Génie Industriel et Maintenance et d’une licence en Maintenance Appliquée aux Traitements des Pollutions, Dimitri prépare en alternance un diplôme d’ingénieur ISTP Mines Saint-Etienne Génie Industriel.
Je suis rentré en tant qu’exploitant STEP, un an après j’ai été reçu au concours d’Agent de maîtrise pour être nommé 3 ans plus tard pour devenir chef d’équipe des exploitants STEP.
Parlez-nous de votre métier
Mon métier consiste à piloter et veiller au bon fonctionnement des 13 stations d’épuration réparties sur le territoire qui garantissent le traitement des eaux usées avant leur rejet en milieu naturel.
Nous veillons constamment à la maintenance et au nettoyage des installations mécaniques, électriques, hydrauliques et biologiques afin d’optimiser leurs durées de vie et ainsi réduire les coûts d’exploitation.
Nous sommes très attentifs au bon respect du traitement des effluents reversés en milieu naturel afin de préserver notre environnement. Des organismes comme la Police des eaux encadrent le bon respect des normes en vigueur qui nous concernent.
Quels sont vos qualités, vos savoir-faire ?
La polyvalence, il faut savoir toucher à tout et surtout maîtriser chaque opération. La réflexion, l’analyse, la prise de recul afin de piloter et de gérer nos traitements et nos pannes.
Dans notre domaine, nous devons savoir être autonome et réactif face à l’urgence du service rendu à la population.
Tous les jours, je dois garder ma posture de manager d’équipe en montrant l’exemple et en motivant les agents sous ma responsabilité.
J’entreprends depuis un an une alternance en École d’Ingénieur afin d’élargir mes compétences. Cette première année demande beaucoup de sacrifices sur le plan personnel au profit du professionnel et des études.
Comment se passe une journée à tes côtés ?
Au sein de la régie des eaux nous effectuons une journée de 7h45, hormis le vendredi après-midi. Chaque mois nous tenons une astreinte d’une semaine. Le samedi et dimanche, lorsque nous sommes de permanence, nous faisons le tour des treize stations pour contrôler leur fonctionnement.
Mes missions au sein de la communauté de communes consistent à vérifier les courbiers qui nous indiquent l’état de marche des sites d’exploitation. En tant qu’encadrant, j’organise chaque jour le travail des agents d’exploitation des STEP selon les urgences ou la programmation des chantiers. Je suis très régulièrement confronté à des pannes électriques et mécaniques ; il faut donc dépanner au plus vite, les équipements.
J’essaye d’optimiser au maximum le travail des équipes en charge des stations afin qu’ils puissent disposer des stocks suffisants pour leurs travaux. C’est ainsi que je gère l’approvisionnement et la gestion des pièces d’usure ou encore la demande de devis pour la sous-traitance de certain chantier.
Avez-vous des missions exceptionnelles ou des missions qui sortent de votre champ d’action mais qui sont nécessaires ?
Oui, elles sont assez nombreuses. Les vidanges complètes des gros bassins afin d’y réaliser la maintenance ; des installations de gros équipements spécifiques au traitements biologiques, des interventions avec des plongeurs scaphandrier afin de réparer des équipements.
Afin de traiter au mieux l’effluent et avoir une eau de rejet la plus propre possible, nous devons procéder à diverses interventions d’importante maintenance.
Par exemple la vidange d’un bassin d’aération. C’est dans ce bassin que se fait le traitement biologique qui sert à dépolluer l’eau.
Pour effectuer le nettoyage, nous devons d’abord isoler le bassin et nous le mettons en « bypass » : c’est un système pour permettre la continuité du traitement de l’eau et procéder à la vidange du bassin par un système de pompe.
Une fois le bassin vidé, nous descendons à l’intérieur. Cette opération se fait suivant un protocole de sécurité strict : CATEC (Harnais, stop chute, masque, auto-sauveteur, détecteur 4 gaz …).
La première étape est de retirer les très nombreuses filasses (amas de déchets divers tels que lingettes, protections intimes…). Ces déchets seront évacués pour être incinérés.
Ensuite nous devons pomper le sable grâce à l’aide du service réseau et à leurs camions hydrocureurs soit à l’aide d’une mini pèle. Les déchets sont transférés dans un centre de tri.
Lorsque le bassin est propre, nous retirons toutes les membranes en caoutchouc micro-percées servant à apporter de l’oxygène aux bactéries. Puis nous nettoyons tout au nettoyeur haute-pression avant de placer de nouvelles membranes. Pour vous donner une idée sur les deux bassins d’aération de la STEP d’Argelès-sur-Mer, il y en a plus de 2000.
Nous précédons à la vérification de tous les autres équipements. Quand tout est ok, nous remettons en eau le bassin.
Chaque vidange de bassin dure plusieurs jours.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
La polyvalence des missions, les différentes technicités à avoir, les aléas et pannes qui rendent le quotidien jamais monotone. Travailler à l’extérieur.
Je suis fier de notre mission de service public qui participe à la protection de l’environnement et de notre beau territoire.
Nous sommes loin de l’image des fonctionnaires « brigade des feuilles », dépeinte dans les « les Municipaux », le film des Chevalier du Fiel tourné dans notre région.
J’aime avoir le sentiment du travail bien fait. Je suis fier de contribuer à la préservation de notre environnement et au bon fonctionnement de notre société ce qui accroit notre citoyenneté et rend notre métier plus que nécessaire.
Avez-vous des contraintes en endossant votre rôle ?
Ce qui est le plus contraignant, ce sont les alarmes lors astreintes nocturnes qui nous coupent le cycle de sommeil.
Nous prenons également certains risques liés à nos missions, comme l’exposition aux bactéries et aux gaz dangereux qui émanent des effluents.