Visages et Métiers de la communauté de communes”
Une trentaine d’agents qui œuvrent quotidiennement à votre service se sont prêtés au jeu de l’interview.
Merci à eux !
Merci à Lionel Pedraza pour son travail de photoreporteur !
Aujourd’hui, Esthel nous raconte son métier de chargée de l’habitat à la communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris
Pour résumer, mon rôle consisterait à déterminer les besoins et à coordonner les différents pouvoirs publics afin d’y apporter une réponse. En effet, l’habitat dépend d’un ensemble d’acteurs, de l’État qui fixe les grandes directives du logement et octroie les enveloppes budgétaires notamment en matière d’hébergement, de logement social ou de rénovation, du Département au travers d’actions sociales, de la Région pour les économies d’énergies et l’emploi et des communes pour la réalisation des projets.
Esthel a rejoint la CC ACVI il y a maintenant 4 ans. En cohérence avec ses études en droit de l’Urbanisme et développement durable (Master II) couplé à des études en Urbanisme, habitat et aménagement durables (Master II), elle a d’abord intégré la mairie d’Elne en 2016 où elle a travaillé sur la résorption de l’habitat dégradé au centre-ville, sujet qui a fait l’objet de son mémoire universitaire.
Parlez-nous de votre métier
Depuis juin 2017, je veille à la mise en application de la politique de l’habitat et du logement de la communauté de communes. J’identifie les besoins du territoire en terme de logement ; ces attentes peuvent porter sur une amélioration des habitations tant sur le cadre de vie que sur le confort, ou encore sur une problématique d’accès et de maintien au logement.
Ces besoins sont ensuite qualifiés selon leur nature afin de pouvoir y apporter une solution via différents dispositifs. Pour cela, nous pouvons lancer des études, des enquêtes ou mobiliser les données que nous avons dans l’observatoire de l’habitat et du foncier. Parmi les moyens d’action, le premier, c’est d’informer le grand public sur le panel d’aides mobilisables. Il existe en effet une multitude d’aides souvent méconnues. Rien que pour l’amélioration de l’habitat, il y a des aides de l’État, de la Région, du Département, de la communauté de communes, des communes, des caisses de retraite, d’Action Logement ! Il est donc primordial d’en faire la publicité afin que chacun puisse y prétendre en cas de besoin. Ensuite, il y a un travail de partenariat dans la recherche des interlocuteurs susceptibles de nous aider dans la réalisation de nos projets, que ce soit de la réhabilitation, de la construction ou de l’ingénierie. A l’inverse, je travaille de concert avec les partenaires pour appuyer leurs actions. Enfin, mon travail consiste à évaluer les politiques publiques menées.
Pour donner des exemples de réalisation, je peux vous citer l’opération habitat et l’opération façades, qui sont des dispositifs pour lesquels la communauté mandate un bureau d’étude pour accompagner les particuliers dans la réalisation de leurs travaux d’amélioration de leur logement ou pour le ravalement de leur façade. Une autre illustration est celui dans le domaine des attributions de logements sociaux, j’ai été chargée d’établir des conventions avec les bailleurs sociaux entre autres, afin de fixer des objectifs d’attributions aux publics les plus précaires. Sur le même sujet, j’ai également eu pour mission de rendre plus clair le processus d’attribution, par la création d’un guide ou par la mise à disposition de données sur les caractéristiques du parc social.
Quels sont vos qualités, vos savoir-faire ?
Les missions de l’habitat sont au croisement de plusieurs thématiques, la démographie, l’urbanisme, le développement durable, le juridique et le social.
Une bonne connaissance de tous les dispositifs existants, de leurs conditions de mise en application ainsi que de tous les coopérateurs de l’habitat, est nécessaire. Je dois être en capacité d’actionner les bons leviers selon les besoins répertoriés. Cela passe par une veille permanente sur l’évolution de la législation et des politiques publiques.
Par ailleurs, lorsque je me rends à la commission de réservation préfectorale de la sous-préfecture de Céret, les dossiers sont analysés pour reconnaître le caractère prioritaire de certaines situations pour l’obtention d’un logement social. C’est alors que l’on comprend réellement la précarité de certaines personnes. Je dirais donc qu’il est important de savoir doser la rigueur et l’empathie.
Comment se passe la journée type dans la peau d’Esthel ?
Dès que j’arrive, après avoir garé mon vélo et dit bonjour à mes voisins de bureau, j’ouvre ma boite mail et prends connaissance de mes messages y répond et consulte ma liste de choses à faire.
Ensuite, je peux par exemple m’occuper d’un de nos dispositifs, tels que l’opération d’amélioration de l’habitat « Opération Habitat ». J’ai la charge de suivre les dossiers de bout en bout en collaboration avec l’opérateur, le cabinet URBANIS. Je m’assure que tout se passe bien et résous les difficultés que peut rencontrer le bureau d’études, je réponds aux sollicitations du public qui souhaitent avoir des renseignements sur les aides, j’organise les commissions d’attribution des aides, je rédige les courriers de notification. Je dois également assurer la promotion de cette action ainsi que celle de toutes les autres, en collaboration avec le service communication de la CC ACVI.
Je participe à des réunions de travail ou des rendez-vous. Comme les commissions de prévention des expulsions locatives, celles du plan départemental d’action pour le logement des personnes défavorisées ou en ce moment nous organisons des commissions pour l’élaboration du Programme Local de l’Habitat, ou l’étude de problématiques spécifiques sur le territoire. Nous avons co-financé une étude pilotée par le Département, et suivi ses travaux, pour recenser les besoins de logement pour les jeunes. Un diagnostic complet a été réalisé, un questionnaire à l’attention des jeunes a été élaboré, diffusé et analysé, et un plan d’action a été proposé. Ce travail, mené conjointement avec le département, l’État, la CAF et la communauté urbaine de Perpignan, témoigne de la richesse des collaborations. Il a débouché sur le lancement par la préfecture, d’un appel à projet pour la construction de 130 logements réservés aux jeunes travailleurs dont 30 places à Argelès-sur-Mer.
Qu’est-ce qui vous motive ou vous contraint ?
Il est difficile de faire la synthèse de toutes les directives en terme de logement, que ce soit sur le volet social, le volet développement durable, ou encore réglementaire et de faire coïncider celles-ci avec les besoins et les contraintes réelles du terrain.
Il faut sans cesse s’adapter à ces évolutions et avoir une connaissance approfondie des dispositifs, des financements et de leur attribution.
J’aime la diversité de mes missions, les sujets abordés peuvent aller de l’adaptation du logement à la perte d’autonomie, à l’habitat indigne, aux attributions de logements sociaux, en passant par les étudiants et les meublés touristiques. Je suis également en charge du suivi des subventions octroyées dans le cadre de l’appel à projets du contrat de ville d’Elne, et dans ce cadre je peux traiter des demandes pour des concerts, des permanences d’accès au droit ou des ateliers scientifiques pour le jeune public !