Communauté de communes Albères - Côte Vermeille - Illibéris : 1 territoire - 15 communes

Laurent, agent d’inspection télévisée des réseaux

“Visages et Métiers de la communauté de communes”

Une trentaine d’agents qui œuvrent quotidiennement à votre service se sont prêtés au jeu de l’interview.
Merci à eux !
Merci à Lionel Pedraza pour son travail de photoreporteur !

Laurent nous explique son rôle au sein des services assainissement et eau potable

J’aime la diversité des missions. Le matin je suis sur un repérage en vue d’un futur chantier, je dois relever l’état, les divers branchements… et l’après-midi je vais rejoindre les collègues sur une panne. (…) Je pars un peu à l’aventure à chaque exploration. Certains jours il ne se passe rien, les images sont monotones. D’autres fois j’aperçois des racines, des rats, des casses de conduites ou l’absence de réseau…Je ne sais jamais sur quoi je vais tomber, c’est ce que je trouve sympa.

Laurent a intégré le service assainissement en 2009. Il a la charge de l’inspection du réseau d’assainissement via un robot caméra. Laurent a dû se former à la manipulation de cet engin de précision ainsi que sur ses logiciels permettant l’enregistrement, l’analyse et la retranscription des données visionnées.

Parlez-nous de votre métier

J’observe le réseau d’assainissement au moyen d’un robot caméra. C’est un petit robot téléguidé, un peu comme les voitures, qu’on peut glisser dans les canalisations et que nous utilisons pour visualiser et prendre des photos du réseau.

Cet engin est un outil précieux pour nos services. Il nous permet de vérifier l’état du réseau, de repérer les divers branchements et de détecter, le cas échéant, des anomalies. Sur certaines pannes un peu complexes, cet appareil nous apporte la visibilité et la précision nécessaire pour mener l’intervention à bien.

Ces inspections sont réalisées à la fois à titre préventif et curatif.

Quels sont vos qualités, vos savoir-faire ?

Je recueille des données que je dois analyser et retranscrire sur des logiciels dédiés. Pour maitriser tous ces logiciels et ce langage informatique spécifique, de bonnes connaissances en informatique sont appréciables.

J’évolue avec des compétences techniques qui n’existaient pas et qui nous permettent de récupérer un maximum d’informations dont nous n’avions pas connaissance. Je fais chaque jour de nombreuses découvertes. L’envie d’apprendre et de partager est très présente dans ma manière d’appréhender ma mission.

Comment se passe une journée type ?

La journée commence à 7h30.

Chaque jour, notre chef de service établit une liste de travaux à exécuter en fonction des chantiers prévus au planning. Ces chantiers sont répertoriés sur un tableau que nous consultons à la prise de poste.

Je choisies les missions selon deux critères. La disponibilité des opérateurs d’hydrocureurs qui peuvent être affectés sur diverses activités, et par ordre de priorité. Par exemple, si la veille un opérateur d’hydrocureur a détecté un problème sans pour autant réellement le cerner, nous partons directement sur le terrain pour en identifier et en localiser précisément la source. Ensuite, nous engageons les réparations nécessaires.

La journée type serait d’achever toutes les tâches programmées par les responsables des services. Dans la réalité, il n’y a pas de journée type. Nous sommes tributaires des urgences et nous devons adapter sans cesse nos plannings quotidiens. 

Pour être efficace et tenir quoi qu’il en soit les échéanciers des ouvrages à réaliser, à la fin de chaque demi-journée, 12h et 17h30, un compte rendu est présenté au chef de service. Cet exposé nous permet d’une part de remonter les éventuelles difficultés rencontrées sur les chantiers, et par ailleurs, d’ajuster nos interventions pour une meilleure gestion du calendrier.

Avez-vous un protocole de sécurité particulier pour réaliser vos missions ?

Oui, c’est très précis. Nous intervenons sur voirie, il y a des risques avec la circulation des véhicules. La première étape, où que nous soyons, départementale, village…c’est de sécuriser la zone du chantier. Nous mettons en place une signalisation, barrières, plots, bande réfléchissantes, gyrophare, flash…

Nous avons également une tenue vestimentaire de base, T-shirt et pantalon avec des couleurs réfléchissantes, ainsi que des équipements de protections individuelle à adapter selon le type de mission. Nous ouvrons des regards d’eau usées, le masque FFP2 est indispensable pour se protéger des émanations. Pour certaines opérations, quand la caméra ne passe pas, je suis obligé de descendre dans les canalisations. Dans ce cas, je m’équipe d’une combinaison étanche, de gants, et d’un masque spécial intégral à cartouche, comme sur la photo.

Quels sont les contraintes, les difficultés que vous pouvez rencontrer ?

Je dirai l’environnement et travailler avec tous ces équipements de sécurité. On peut parfois descendre jusqu’à trois mètres de profondeur. Les conduits sont très étroits, l’atmosphère y est lourde et humide. Dans ces conditions, porter cette tenue, c’est presque une torture. La combinaison tient chaud, le masque à cartouche nous empêche de respirer correctement, on force, on se fatigue d’avantage et plus vite. Il faut savoir ajuster sa respiration pour bien maitriser le port de ces équipements et éviter ainsi des crises de panique ou de claustrophobie. Un de mes collègues a été un jour gagné par la panique, c’est impressionnant. De plus, nous ne sommes pas habitués à nous mouvoir avec une cartouche sur l’avant du visage, chaque mouvement doit être adapté pour éviter de nous cogner sans cesse aux parois. Pourtant, cet équipement est nécessaire pour assurer notre sécurité sanitaire, la sécurité c’est primordial, c’est la base de notre travail.

Pouvez-vous nous décrire la mission de la photo ?

Les collègues avaient signalé une anomalie du réseau au niveau du Casino à Argelès-sur-Mer. Afin de s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une casse conduite et pour identifier le souci, une inspection télévisée s’avérait nécessaire.

Je me suis mis en place, sécurisation du chantier avec les signalisations puisque nous étions sur la route. L’opérateur d’hydrocureur lui, s’est installé un peu plus loin.

Au moment de glisser la caméra dans le tuyau, je m’aperçois qu’elle ne passe pas ! La seule solution c’était de descendre dans le regard. Bien entendu j’ai enfilé l’équipement complet, combinaison, masque, gants… pour accompagner la caméra qui fait quand même 80cm de long. Une fois placée, retour vers la surface pour procéder à l’inspection.

Quand on part sur le terrain, c’est un peu à chaque fois une surprise. Une mission supposée simple, peut se complexifier pour x raisons. S’adapter, être réactif, en toutes circonstances pour être rapidement opérationnel, est important.

Avez-vous des missions exceptionnelles ou des missions qui sortent de votre champ d’action mais qui sont nécessaires ?

Je réalise parfois des inspections sur le réseau eau potable, quand il y a un besoin particulier. Le service est équipé du robot mais on a également une petite caméra manuelle que l’on peut insérer dans un tuyau.

Certaines interventions sont plus originales parce qu’elles sortent du cadre. Récemment sur une route à Argelès-sur-Mer qui appartient au Conseil Départemental, un cratère s’est formé avec effondrement d’une partie de la voie. On nous a sollicité pour une étude de cet incident. Les images pouvant aider à l’analyse du problème et livrer une vue précise des dégâts.

Les utilisations de ce matériel restent cependant très normées. Il ne faut pas faire n’importe quoi, il y a des connexions, une vitre… Le robot est très fragile, il faut l’utiliser à bon escient et avec des consignes strictes à respecter.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?

La découverte, je pars un peu à l’aventure à chaque exploration. Certains jours il ne se passe rien, les images sont monotones. D’autres fois j’aperçois des racines, des rats, des casses de conduites ou l’absence de réseau…Je ne sais jamais sur quoi je vais tomber, c’est ce que je trouve sympa.

Je pende des photos et tout est notifié dans un rapport. Toutes ces données ont leur importance et sont partagées avec divers services, comme le service Système d’information géographique qui met à jour les plans des réseaux. Je dois donc être précis dans la relève des éléments et dans leurs analyses. Plus ces renseignements seront clairs et nombreux, plus nous aurons la capacité de mieux appréhender le réseau.

Par exemple, il nous arrivait de rencontrer des problèmes récurrents, une solution provisoire était trouvée sans que nous puissions déterminer la source des désagréments pour les régler définitivement. Grâce à l’inspection télévisée et à la multitude d’informations enregistrées, cela a été possible et nous avons pu entendre les travaux et pallier aux problèmes.

J’aime la diversité des missions. Le matin je suis sur un repérage en vue d’un futur chantier, je dois relever l’état, les divers branchements… et l’après-midi je pars rejoindre les collègues sur une panne.

Pouvez-vous nous partager une petite anecdote ?

Un petit moment de stress sur les quais de Port-Vendres. Je devais effectuer un passage caméra sur le réseau. C’est un réseau qui est assez sensible, il est très profond, il y a des terrasses, c’est assez conséquent. D’un coup le robot s’est bloqué. Impossible de lui impulser le moindre mouvement. Que faire ? Comme je l’ai dit précédemment, c’est du matériel délicat, on ne pouvait pas tirer dessus au risque d’arracher une connexion. On a dû faire appel à une entreprise et creuser jusqu’à deux mètres de profondeur, pour tenter de récupérer la caméra. On s’est aperçu que le réseau s’était effondré, et par conséquent la caméra était totalement coincée dans un tuyau. L’entreprise a découpé le tuyau de part et d’autre et a remonté la caméra insérée dans le morceau de tuyau !

Cette anecdote nous a permis de mettre à nu un réseau vétuste que nous avons depuis refait à neuf.

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