“Visages et Métiers de la communauté de communes”
Une trentaine d’agents qui œuvrent quotidiennement à votre service se sont prêtés au jeu de l’interview.
Merci à eux !
Merci à Lionel Pedraza pour son travail de photoreporteur !
Aujourd’hui, Wilfried nous parle de son métier au service eau potable.
J’aime ce que je fais. Ce rythme me plait beaucoup. D’une journée à l’autre ce n’est jamais pareil, il faut sans cesse s’adapter et je trouve cela motivant.
Avant d’intégrer la communauté de communes Albères Côte Vermeille Illibéris, Wilfried exerçait le métier de métallier. D’abord saisonnier au service de l’assainissement, un poste au service eau potable lui a été proposé.
Wilfried est agent du réseau eau potable depuis 2005.
Parlez-nous de votre métier
Je m’occupe de la relève des compteurs d’eau de nos abonnés. Je transmets ensuite les données au service clients pour qu’il procède à la facturation.
Je vérifie la conformité des appareils selon les normes en vigueur. Nous regardons si tout fonctionne correctement. Nous détectons les anomalies qui pourraient être le signe d’une fuite par exemple, et d’une surconsommation. Si tel est le cas, nous procédons à la réparation et à la mise en conformité puis nous informons l’abonné de notre intervention. Nous examinons également les conditions d’utilisation des installations, pour savoir si elles sont bien respectées par les abonnés, qu’il n’y ait pas de branchements sauvages ou de détériorations.
Parfois, sur certaines installations en plomb, nous renouvelons le branchement.
Il nous arrive aussi de déplacer les compteurs qui sont installés à l’intérieur des habitations pour les mettre sur le domaine public afin de les rendre accessibles.
Enfin j’interviens sur les fuites du réseau pour réaliser certaines réparations.
Je peux dire que je touche un peu à tout, de la vérification à l’installation des compteurs en passant par la réparation des installations.
Comment se passe une journée type?
Je commence ma journée à 7h30, je retrouve mon équipier autour d’un café. Toujours un petit café avant de commencer pour se mettre en forme.
Toutes les journées débutent par une réunion d’équipe au cours de laquelle nous évaluons et planifions avec notre responsable, les interventions à exécuter qu’il nous communique. Ce peut être des travaux programmés, ou les urgences relayées par les équipes d’astreinte de la nuit. Dans ce type d’interventions d’urgence de nuit, les conditions ne sont pas toujours optimales et les solutions sont parfois provisoires. Les équipes de jour prennent alors le relais pour une réparation pérenne.
Une fois le débriefing du matin terminé et la répartition des tâches fixée, nous préparons les missions : repérage du lieu d’intervention, matériel nécessaire. Puis nous prenons le chemin du premier chantier. En fin de matinée, nous effectuons un premier compte rendu à notre encadrant. Ce qui a été réalisé, les difficultés rencontrées, ce qui n’est pas encore terminé et qu’il faudra poursuivre l’après-midi… Il arrive quelquefois que la mission demande plus de temps que prévu, parce que le problème détecté ou les conditions d’intervention, ne sont pas exactement ce que nous imaginions. Dans ce cas, nous devons modifier le planning pour la terminer, quitte à reporter certains travaux.
Nous sommes aussi tributaires des urgences. Hier, en plein après-midi, nous avons dû laisser le chantier en cours pour aller chez une abonnée à Argelès-sur-Mer. Sa cave s’inondait. Une intervention avait déjà eu lieu il y a quelques années sur cette habitation. Le branchement en plomb avait été remplacé à l’extérieur, mais sans autorisation d’accès, la partie du branchement à l’intérieur de l’habitation n’avait pu être changée. Avec les années, elle s’est usée. Cette corrosion a provoqué une fuite et l’eau s’engouffrait dans la cave.
Cette réparation était délicate, il fallait découper la chaussée, la percer et puis refaire ensuite le tuyau intégralement.
Vous arrive-t-il de prendre des risques en exerçant votre mission ?
Oui, il y a toujours des risques et nous sommes en vigilance permanente. Sur les chantiers, nous devons adapter nos positionnements et nos mouvements en fonction des déplacements des engins de travaux. Quand nous intervenons à deux en bord de route, nous avons un protocole de sécurité très strict à respecter, comme mettre des barrières ou des panneaux de signalisation. Nous portons toujours des tenues de sécurité réfléchissantes et visibles de loin, mais les conducteurs ne font pas forcément attention.
En intervention où nous devons agir sur le réseau d’eau potable, une parfaite maitrise de nos gestes est importante. En effet, sous terre, d’autres réseaux sont présents, les égouts, l’électricité, le gaz…il faut donc rester attentif.
Quelle que soit la situation, nous devons revêtir nos EPI, (équipement de protection individuelle), c’est-à-dire chaussures de sécurité / casquette renforcée / casque anti-bruit / tenue réfléchissante. C’est une obligation réglementaire que nous sommes tenus de respecter pour notre sécurité.
Avez-vous des missions exceptionnelles ou des missions qui sortent de votre champ d’action mais qui sont nécessaires ?
C’est extrêmement rare. Il y a quelques années, lors d’un hiver particulièrement rude, les compteurs de la Côte Vermeille avaient gelés. Nous avons dû passé d’habitation en habitation afin de remédier à ce problème.
Pouvez-vous nous décrire la mission réalisée le jour du reportage photo?
Je m’en souviens très bien. Un usager nous a contacté pour une fuite d’eau au niveau de son jardin. Son compteur était dans la cuisine. On a creusé une tranchée sur la longueur du jardin, posé une niche au sol à l’extérieur. On ne pouvait pas traverser. Il a fallu passer par le vide sanitaire avec le tuyau pour remonter à l’intérieur du domicile. Une mission difficile et physique.
C’est un métier où il faut se maintenir en forme. En dehors de ces contraintes physiques il y a aussi la cadence des astreintes de nuit. Une semaine par mois il faut être disponible 24h/24h. Chaque appel perturbe le cycle de sommeil. J’ai 47 ans et je commence à m’interroger sur l’avenir.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?
J’aime ce que je fais. Ce rythme me plait beaucoup. D’une journée à l’autre ce n’est jamais pareil, il faut sans cesse s’adapter et je trouve cela motivant. Nous avons la chance de pouvoir suivre de temps en temps des formations. D’abord réticent, j’ai réalisé à quel point c’était intéressant de se remettre à niveau, et que finalement, malgré mes années de pratique, j’avais encore beaucoup de choses à apprendre.
J’ai conscience que je fais une mission de service public, je me dois d’avoir une bonne image quand j’interviens chez les particuliers, je veille, même si j’ai un métier manuel, à être toujours présentable.