Communauté de communes Albères - Côte Vermeille - Illibéris : 1 territoire - 15 communes

Olivier, agent de collecte des ordures ménagères

“Visages et Métiers de la communauté de communes”

Une trentaine d’agents qui œuvrent quotidiennement à votre service se sont prêtés au jeu de l’interview.
Merci à eux !
Merci à Lionel Pedraza pour son travail de photoreporteur !

Aujourd’hui, Olivier nous parle de son métier d’agent de collecte des ordures ménagères  à la communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris

“Souvent notre travail est invisible, nous passons tôt le matin, peu de gens nous voient et finalement nous avons l’impression que nos missions ne sont pas perceptibles. C’est un peu comme quand on écrit sur du sable et que la mer vient l’effacer. C’est pour ça que je parlais « d’anonymat ». Pourtant nous effectuons jusqu’à trois passages par semaine.”

“Nous manipulons chaque jour entre 600 et 800 conteneurs, ce qui représente en moyenne, près de 10 tonnes d’ordures ménagères et 3 tonnes d’emballages recyclables.”

Olivier a travaillé de longues années dans le domaine de la viticulture. En 2007, il occupe un emploi de saisonnier au service de la collecte, il enchainera quelques contrats avant d’être titularisé sur ce poste.

Comment vivez-vous votre métier de ripeur ?

Je le vois comme une activité un peu à part, puisque nous œuvrons en horaires décalés et parfois presque dans l’anonymat. Ce métier, quand on se prend au jeu, comporte quelques facettes assez plaisantes.

C’est avant tout un travail d’équipe, celles que nous formons au quotidien pour la tournée et l’équipe au sens large, soit l’ensemble des agents du service. Les métiers de la collecte se transmettent entre générations d’agents. C’est-à-dire que les plus anciens vont livrer leurs savoir-faire, c’est une tradition. Nous sommes environ 90 agents, et malgré ce nombre important d’individus, il y a une forte cohésion de groupe, une vraie solidarité règne entre nous.

Souvent notre travail est invisible, nous passons tôt le matin, peu de gens nous voient et finalement nous avons l’impression que nos missions ne sont pas perceptibles. C’est un peu comme quand on écrit sur du sable et que la mer vient l’effacer. C’est pour ça que je parlais « d’anonymat ». Pourtant nous effectuons jusqu’à trois passages par semaine.

Pendant le confinement, de nombreux usagers ont pris le temps de nous saluer et de nous remercier pour le maintien de notre service. Ils se sont rappelés de l’importance de notre présence.  Nous avons profité de ces moments d’échange pour faire un peu de pédagogie autour des consignes de tri. Ces discussions, qui restent rares, sont appréciables. Nous nous sentons utiles et fiers d’avoir participé au bien-être de la population.

Travailler tôt nous permet également d’assister à des instants de vie. Le lever du soleil sur ce beau territoire est un spectacle dont on ne peut se lasser. Puis nous voyons les villages s’éveiller, les travailleurs se mettre en route, les enfants partir à l’école. Au fur à mesure de la matinée, ces moments se succèdent. C’est un peu comme une ruche, c’est très agréable d’être à la fois témoin et acteur de ces scènes quotidiennes.

Comment se passe la journée type

En règle générale la tournée commence à 5h du matin et se termine vers 11h30. Le rythme varie en fonction des saisons. Nous passons deux fois en hiver et trois en été.

Chaque équipe travaille sur des secteurs différents. Pour ma part, je fais partie du quotidien des habitants des Albères et d’Argelès-sur-Mer.

La collecte des bacs s’effectue selon un parcours précis. Nous savons où nous devons aller, les villages, les rues etc. mais nous sommes assez libres dans notre organisation.

Pour effectuer ce ramassage, nous partons à 3, le chauffeur du camion benne et deux ripeurs. Ce sont deux métiers différents mais indissociables, chacun à son rôle à tenir. Les ripeurs récupèrent les conteneurs et les déposent sur un élévateur. Le chauffeur lui assure les trajets.

La mission que nous accomplissons semble simple mais n’est pas sans risque, nous devons faire preuve d’une grande vigilance. Quelle que soit la situation, les ripeurs doivent se positionner d’une certaine manière pour être en permanence dans le champ visuel du chauffeur et lui faciliter ainsi les manœuvres. Ce dernier doit comprendre en observant nos placements, où nous en sommes et anticiper nos mouvements. C’est un peu comme une chorégraphie ou un match de tennis à 3. Une sorte de complicité s’instaure entre nous, nous devons être en parfaite harmonie pour déjouer les « pièges ». L’objectif, chaque matin, c’est d’établir cette connexion pour relever un défi. Prendre ce métier comme un jeu, c’est ce qui me motive sur la longueur. Chaque jour c’est une partie différente qui se joue entre collègues. Tout est calcul et stratégies et c’est ce qui garantit notre sécurité.

Nous vérifions rapidement le contenu des bacs avant de les prendre. En cas d’erreur de tri, nous les fermons avec un ruban adhésif « refus de collecte » et les laissons sur place. A la fin de la tournée, lors du débriefing, nous signalons l’incident à nos responsables. Les ambassadeurs du tri sont alors prévenus. Ils se rendent sur place et forment l’usager aux bons gestes du un tri.

Quelles sont les contraintes de votre métier ?

C’est un métier qui demande une bonne condition physique et dans lequel on peut vite « s’abimer » si on ne sait pas se préserver.

Nous manipulons chaque jour entre 600 et 800 conteneurs, ce qui représente en moyenne, près de 10 tonnes d’ordures ménagères et 3 tonnes d’emballages recyclables.

A notre arrivée sur le service, nous sommes formés aux techniques de base de la manutention. On nous apprend comment charger et décharger correctement les conteneurs. Des procédures indispensables qu’il faut savoir adaptées en fonction de nos aptitudes physiques et de nos éventuelles faiblesses. Il est important de faire preuve de bon sens et d’écouter son corps pour éviter le moindre mal.

Nous reproduisons inlassablement ces mêmes gestes, comme un rituel. Pour être efficace il est inutile d’aller vite, cela n’apporte rien ; au contraire cela peut nous porter préjudice.

On peut également citer les contraintes liées au lieu d’intervention, la voie publique. Nous devons impérativement tenir compte de la circulation. Souvent les gens sont pressés, c’est le matin ils partent travailler et nous doublent. Nous devons rester vigilants et anticiper les déplacements autour de nous.

Prendre son poste en horaires décalés peut vite devenir contraignant. Au départ on est enthousiaste, on imagine pouvoir mettre à profit le temps libre des après-midi. La réalité est tout autre. Le métier est pénible, on rentre fatigué. Un moment de repos est nécessaire pour reprendre des forces et pour récupérer un peu de sommeil. Une fois la sieste passée, il reste finalement peu de temps, la journée est déjà bien entamée.

Par ailleurs on est aussi à contre temps avec le reste de la famille ou des amis. La vie familiale et sociale est impactée.

Finalement on peut dire que c’est un métier qui demande une forte concentration, beaucoup de rigueur dans l’exécution des gestes et une bonne santé pour assumer la pénibilité et le rythme particulier de ce travail indispensable.

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