Communauté de communes Albères - Côte Vermeille - Illibéris : 1 territoire - 15 communes

Valérie, technicienne et responsable du laboratoire au service eaux et assainissement

“Visages et Métiers de la communauté de communes”

Une trentaine d’agents qui œuvrent quotidiennement à votre service se sont prêtés au jeu de l’interview.
Merci à eux !
Merci à Lionel Pedraza pour son travail de photoreporteur !

Aujourd’hui, Valérie nous explique ses missions de technicienne et responsable du laboratoire à la communauté de communes Albères – Côte Vermeille – Illibéris

« En tant que responsable du laboratoire je supervise l’ensemble des actions. Je veille à ce que les procédures et les rythmes bien particuliers imposés par les autorités, soient respectés. J’étudie les résultats des diverses analyses d’eau potable réalisées en interne, ainsi que celles de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui portent sur des  paramètres microbiologiques et physico-chimiques. Chaque mois, pour les eaux usées, nous communiquons l’ensemble des analyses au Service d’Assistance Technique aux Exploitants de STEP (SATESE), ainsi qu’à l’Agence et la Police de l’Eau »

Plus jeune, Valérie souhaitait s’orienter vers le domaine de la biotechnologie pour intégrer un laboratoire, qu’il soit médical, de recherche, agro-alimentaire ou environnemental etc. Elle a donc opté pour un Brevet de Technicien Supérieur en biotechnologies.

Valérie est technicienne au laboratoire de la communauté de communes Albères-Côte-Vermeille-Illibéris depuis bientôt 20 ans. Il y en un an, elle en prenait la direction.

Parlez-nous de votre métier

Je suis technicienne au laboratoire de la CCACVI depuis sa création en 2002. Dans les grandes lignes, je dois effectuer des analyses quotidiennes pour contrôler l’eau potable, les eaux usées ainsi que les eaux de baignade en période estivale.

Comment se passe une journée type ?

Nous sommes 5 agents à temps complet ou partiel du lundi au vendredi. Sur la période estivale, du 15 juin au 15 septembre, nous faisons quelques astreintes en roulement pour la surveillance des eaux de baignade.

Nous avons la chance de partager notre temps de travail entre le laboratoire et le terrain. C’est assez agréable de pouvoir changer d’environnement, d’autant que le territoire offre de magnifiques paysages, les journées se suivent mais ne se ressemblent pas !

Nous réalisons donc des analyses sur trois domaines, l’eau potable, les eaux usées et les eaux de baignades. Toutes sont soumises à des protocoles très stricts dictés par les autorités sanitaires. Ces différentes analyses sont pour nous des indicateurs précieux. Elles nous permettent, si le cas se présente, de demander des ajustements adéquats à nos collègues exploitants sur les stations d’épuration (STEP) pour garantir des eaux non polluantes, ou aux électromécaniciens du service eau potable pour distribuer une eau de qualité aux administrés.

Par exemple nous alimentons 15 communes en eau potable, ce qui représente plus de 39700 foyers abonnés. Il est donc impératif que nous nous assurions régulièrement de la potabilité de l’eau afin d’éviter tout risque sanitaire auprès de la population. Pour ce faire, un autocontrôle hebdomadaire est effectué sur plus de 30 points du réseau de distribution. Nous vérifions ainsi la présence de chlore et l’absence de microorganismes, à la fois sur les points de collecte et sur l’ensemble des 650km de réseau.

 

Parallèlement à ces examens et sur les mêmes principes que pour l’eau potable, nous effectuons aussi des analyses sur les effluents des 14 STEP du territoire. Avec une fréquence différente pour chacune en fonction de son dimensionnement, nous réalisons de 2 analyses par an pour la plus petite, à 156 pour la plus grande. C’est grâce à ses dernières que nous pouvons contrôler la charge de pollution collectée et la qualité de l’eau rejetée dans le milieu naturel, mer ou rivière.

En tant que responsable du laboratoire je supervise l’ensemble des actions. Je veille à ce que les procédures et les rythmes bien particuliers imposés par les autorités, soient respectés. J’étudie les résultats des diverses analyses d’eau potable réalisées en interne, ainsi que celles de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui portent sur des paramètres microbiologiques et physico-chimiques. Pour les eaux usées, nos analyses sont transmises mensuellement selon un planning annuel que j’établis et communique au Service d’Assistance Technique aux Exploitants de STEP (SATESE) ainsi qu’à l’Agence et la Police de l’Eau. En cas d’incident, c’est l’ensemble des acteurs qui doit être immédiatement informé (hiérarchie, équipes de la régie des eaux, institutions).

En dehors de ces procédures normées, des audits sont imposés chaque année par l’Agence de l’Eau. L’objectif est de vérifier la justesse de nos résultats. Un organisme extérieur est mandaté pour examiner l’ensemble des mesures et procéder à des études comparatives.

Depuis 2008, nous surveillons également la qualité des eaux de baignade en période estivale, sur le secteur de la Côte Vermeille de Collioure à Cerbère. Ces plages, contrairement à celles d’Argelès-sur-Mer ou d’Elne, sont essentiellement des criques plus ou moins enclavées. Par conséquent, l’eau est moins renouvelée et plus sensible aux pollutions. De plus, toutes les évacuations pluviales des villages arrivent directement sur ces plages, d’où les messages inscrits sur les avaloirs des trottoirs : « la mer commence ici ».

L’ensemble des résultats est consultable chaque matin via le site de la CCACVI.

Enfin, nous avons parfois des demandes de la part des collègues en intervention sur le terrain, qui repèrent un dysfonctionnement du système et nous soumettent des échantillons pour valider ou invalider leur interrogation et mettre en place les mesures nécessaires.

Quels sont vos qualités, vos savoir-faire ?

A mon sens, maîtriser et conduire plusieurs actions en même temps, être méthodique, attentif. Pour que les analyses soient justes et répondent à tous les critères imposés, nous devons réaliser un certains nombres de tâches en amont. Vérifier régulièrement le matériel d’analyse (pH-mètres, analyseurs de chlore, photomètres, thermomètres etc.) ; suivre les stocks de  tout ce que nous utilisons (appareils, consommables et réactifs chimiques) et gérer les commandes ; rédiger et éditer les rapports ; compulser l’ensemble des données et les communiquer aux divers organismes de contrôle, etc.

Nous travaillons en étroite collaboration avec les différents services de la régie des eaux, ainsi qu’avec des partenaires institutionnels. Les échanges sont quotidiens pour s’assurer de la continuité de l’ensemble des missions réglementaires. Par conséquent, des qualités relationnelles me semble importantes pour échanger et communiquer avec fluidité.

Pour terminer, je rajouterais qu’il faut savoir être organisé et avoir le sens des responsabilités.

Est-ce que vous avez des missions exceptionnelles ou des missions qui sortent du contexte mais nécessaires ?

Oui, je mène quelques missions qui sortent un peu du contexte habituel.

En collaboration avec le SYDETOM 66, j’assure le suivi du transport (rotations, tonnages, facturation), de l’évacuation des produits issus du traitement des eaux usées (boues, sables).

Chaque année je répertorie le nombre d’analyses que nous ne pouvons réaliser dans nos locaux, faute de matériel trop onéreux et non rentable pour la collectivité. Je monte ainsi un cahier des charges et je consulte des laboratoires extérieurs.

Dans le cadre des visites de contrôle des STEP par les autorités sanitaires, je suis présente au côté du service exploitation.

Quelles sont les contraintes de votre métier ?

La réglementation inflexible, est sans nul doute, un paramètre qui pèse au quotidien. Les analyses sont planifiées et il arrive parfois que les autorités sanitaires effectuent des contrôles inopinés. Le moindre petit grain de sable dans le fonctionnement du service, peut nous mettre en défaut. Pendant le confinement, à chaque absence de collègue, nous devions réorganiser en urgence les équipes pour assurer les procédures correctement. Ce qui nous a demandé une logistique plus rigoureuse qu’à l’accoutumé.

D’autres facteurs viennent s’ajouter, comme la répétition des mêmes gestes et la manipulation de contenants qui pèsent entre 500g et 15kg. Cette manutention régulière, n’est pas sans impact sur notre état physique. Par ailleurs, nous travaillons dans un milieu soumis à des risques biologiques (eaux usées) et chimiques (réactifs analytiques), nous devons être extrêmement vigilants et ne jamais oublier de respecter les consignes de sécurité et porter nos équipements de protection individuelle (gants, masque, lunettes, blouse, chaussures de sécurité, détecteur de gaz en espace confiné), qui sont à notre disposition pour assurer un travail en toute tranquillité.

Nous sommes aussi sollicités pour l’accueil de stagiaires étudiants de l’IUT de Perpignan. C’est une mission passionnante et enrichissante, mais chronophage. Ce n’est pas toujours facile de gérer nos missions et de consacrer du temps à ces étudiants.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?

Les valeurs véhiculées par notre collectivité et par nos services de la régie des eaux.

En effet, la CCACVI a choisi d’exploiter elle-même la distribution et le traitement des eaux. L’intérêt pour les usagers est que nous ne faisons pas de profits, il n’y a pas d’actionnaires. Nous sommes en autogestion. C’est-à-dire que les recettes dégagées par la facturation des abonnés sont utilisées uniquement pour le fonctionnement de la régie. Au-delà du soucis d’économie, ce système remplit pleinement son rôle de service public avec un service de proximité à échelle humaine.

Il est également important de noter que nous sommes la seule collectivité du département à posséder un laboratoire en interne. C’est un atout indéniable pour tous. Cela permet d’obtenir des résultats très rapidement et d’être ainsi plus réactifs en cas de pollution. La préservation de l’environnement est au cœur de mon métier. Depuis 20 ans, les normes ne cessent d’évoluer, elles sont de plus en plus drastiques et les traitements de plus en plus pointus. C’est un mal pour un bien, puisque moins on pollue, moins on a à dépolluer. Aujourd’hui nous savons traiter la pollution organique mais beaucoup moins celle liés aux produits chimiques (lessive, médicaments, pesticides …). La sensibilisation auprès des habitants est alors essentielle.

Pouvez-vous nous partager une petite anecdote ?

Je fais parfois des analyses de terrain sur les stations d’épuration.

Un hiver avant de partir en vacances, j’ai voulu aider mes collègues pour l’entretien d’un ouvrage. Tout se passait correctement, je frottais les parois à l’aide d’un balai cantonnier, quand soudain la brosse s’est détachée du manche pour tomber au fond du bassin, mais nous n’avions pas d’autres choix que de le laisser couler. Me voilà donc partie en vacances, tranquillement. Pendant ce temps-là le bassin s’est bouché. Mes collègues ont du intervenir pour le vidanger et le nettoyer entièrement en plein froid. Mes oreilles sifflaient, depuis, ils ne sont plus tellement partant pour que je les aide !

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